- THOLÉIITIQUE (BASALTE)
- THOLÉIITIQUE (BASALTE)THOLÉIITIQUE BASALTENom donné à une roche volcanique mésocrate (autant de minéraux noirs que de minéraux blancs), utilisé pour la première fois par Richey et Thomas vers 1930 et défini par Kennedy en 1933. On trouve les basaltes tholéiitiques dans de nombreuses régions du monde, ainsi que dans le fond des océans et certains arcs insulaires. Ces roches forment les grands plateaux basaltiques du Deccan (Inde), d’Écosse et du Brésil.L’étude minéralogique montre que l’on a parfois de l’olivine en phénocristaux, automorphes mais très fissurés, et absence d’olivine en microlites dans la pâte. Il y a apparition, en fin de cristallisation, de pyroxènes subcalciques du type pigeonite. Les plagioclases potassiques du type oligoclase ne sont jamais présents: seule la tendance bytownite est représentée. Les minéraux opaques sont rarement précoces; de plus, la silice interstitielle apparaît sous forme de minéral ou de verre siliceux. Contrairement aux basaltes alcalins, où l’olivine cristallise parallèlement aux pyroxènes, il n’y a pas de quartz en excès mais apparition de néphéline ou d’analcime dans les interstices.La composition chimique traduite sous forme de diagrammes permet de différencier un basalte tholéiitique et les autres types de basalte (basalte alcalin, etc.). À partir de l’analyse normative CIPW (Cross-Iddings-Pearson-Washington), Yoder et Tilley (1962) définissent les tholéiites par la présence d’hypersthène à la norme, à l’exclusion de néphéline.Certains éléments en trace sont aussi d’excellents critères pour situer les tholéiites. Le rapport Sr/Zr est plus faible dans les tholéiites que dans les basaltes alcalins. Certains de ces éléments sont des indicateurs de pression et permettent de situer la profondeur de genèse du basalte. En outre, il faut tout de même remarquer que toutes les tholéiites ne sont pas identiques. Tholéiites continentales et tholéiites océaniques peuvent être distinguées en fonction du pourcentage de K2O: de 1 à 1,5 p. 100 pour les tholéiites continentales, mais de 0,116 p. 100 pour les tholéiites océaniques. Le rapport quartz/olivine est plus élevé dans les roches des îles océaniques que dans les roches provenant des zones abyssales.Classiquement, on considère les tholéiites comme un produit de fusion partielle du manteau à une profondeur d’environ 60 kilomètres, avec une chambre magmatique secondaire vers 15 kilomètres de profondeur. Yoder et Tilley ont montré par certains travaux que les tholéiites, tout comme les basaltes alcalins, proviennent d’un même produit de fusion, qu’ils nomment pyrolite: elle correspondrait à une péridotite. Ils soutiennent, par ailleurs, que la pression est le seul facteur susceptible de faire varier le type de basalte suivant le pourcentage de pyrolite fondu (15 p. 100 pour une tholéiite).Si cette notion de pyrolite est admise, il n’en est pas de même pour le problème de la pression, car, depuis quelques années, l’ensemble apparaît beaucoup plus complexe, et l’on s’est aperçu qu’un grand nombre d’autres éléments avaient un rôle non négligeable.
Encyclopédie Universelle. 2012.